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Comprendre les Huit consciences

Les Huit Consciences dans le Bouddhisme

Introduction

Le concept des huit consciences (astavijnana en sanskrit, rnam-shes tshogs en tibétain) est un élément fondamental de la philosophie bouddhiste Mahayana, particulièrement développé dans l’école Cittamatra (École de l’Esprit seul) ou Vijnanavada (École de la conscience), associée aux maîtres Asanga et Vasubandhu. Cette théorie élargit la classification traditionnelle des six consciences présente dans les textes Abhidharma en y ajoutant deux consciences supplémentaires.

Les Huit Consciences en Détail

Les Six Premières Consciences

  1. Conscience visuelle – liée à l’œil et aux formes
  2. Conscience auditive – liée à l’oreille et aux sons
  3. Conscience olfactive – liée au nez et aux odeurs
  4. Conscience gustative – liée à la langue et aux saveurs
  5. Conscience tactile – liée au corps et aux sensations tactiles
  6. Conscience mentale – liée au mental et aux phénomènes mentaux

La Septième Conscience

  1. Conscience appropriative (klista-manas) – Également appelée « mental souillé » ou « conscience d’un moi », elle représente le sentiment d’ego qui se greffe sur les six premières consciences. Elle est responsable de l’appropriation des expériences comme étant « miennes » et de la création du sentiment d’un « moi » permanent.

La Huitième Conscience

  1. Conscience fondamentale (alaya-vijnana) – Aussi nommée « conscience-réceptacle », « conscience base de tout » (tib. kungzhi rnam shes) ou simplement « alaya ». Elle constitue le fond universel, le substrat qui:
    • Stocke les empreintes karmiques
    • Assure la continuité de la conscience d’instant en instant
    • Explique l’état du sommeil profond
    • Représente ce qui transmigre de vie en vie

Importance et Fonction

Ces huit consciences ne sont pas des entités séparées mais des domaines imbriqués qui représentent différentes fonctions d’une même unité: la conscience (vijnana). Selon les Cittamatrins, l’introduction de ces huit consciences permet d’expliquer:

  • La source commune de l’esprit et du monde extérieur
  • Le substrat des empreintes karmiques
  • La continuité de la conscience
  • Le processus de transmigration

L’alaya est considéré comme la base à la fois du samsara et du nirvana:

  • Non reconnue, elle est alaya-vijnana, source des six mondes du samsara
  • Reconnue, elle est alaya-jnana (sagesse-réceptacle), dharmakaya, source des manifestations de l’éveil

Contexte Philosophique

Cette théorie s’inscrit dans la vision Cittamatra du « tout esprit », où l’esprit et le monde extérieur ont une même source. Elle est présentée notamment dans le Lankavatara Sutra (« Sutra de la descente à Sri Lanka »), un texte majeur du Mahayana.

Les Cittamatrins utilisent également le concept des trois natures pour décrire les différents niveaux de réalité:

  1. La nature imaginaire (conceptuelle)
  2. La nature dépendante (apparente mais sans nature propre)
  3. La nature parfaite (nature de l’esprit, lucidité auto-connaissante)

Conclusion

La théorie des huit consciences offre un cadre sophistiqué pour comprendre le fonctionnement de l’esprit et la nature de l’expérience. Elle tente de répondre à des questions fondamentales sur la croyance en un « moi » et l’existence apparente d’un monde extérieur, tout en établissant un pont conceptuel entre l’expérience conditionnée du samsara et la possibilité de l’éveil.

REPRISE DE NOS SESSIONS LE JEUDI 18 SEPTEMBRE 2025

Pratiquer la pleine présence, c’est vivre heureux et libre, c’est cultiver l’harmonie du bien-vivre ensemble en équilibre avec notre monde. Pratiquer la pleine présence c’est faire du bien à soi, aux autres et à la planète.

Denys Rinpoché ( le grand livre de la pleine présence.)

Bonjour à toutes et tous !

Voici l’été qui se termine et déjà, des envies de vacances nous traversent à nouveau le corps et l’esprit. Le jeudi 18 septembre le loka de Saint-Etienne reprends ses sessions de méditations à 19h00 au Centre Social de Beaulieu.

Ces sessions de Pleine Présence sont naturellement ouvertes à tout le monde. Il s’agit d’ une pratique naturelle et universelle, non confessionnelle. C’est un patrimoine universel de l’humanité qui ne dépend ni appartient à aucune religion ou philosophie.

C’est dire que quiconque peut en retirer les bienfaits ! Alors, que vous soyez débutant ou déjà pratiquant avéré, venez essayer ou consolider votre pratique méditative, dans l’assise et dans l’action, dans un cercle d’ amicale bienveillance.

De tout coeur,

André et Jacques

Bonne Vacance

ou bonnes vacances ?

Institut Pleine Présence AOM

II s’agit non pas d’essayer d’aller au-delà de ses projections, mais plutôt de lâcher ce qu’il y a en-deçà.

Expliquons-nous : il ne s’agit pas de vouloir transcender quelque forme d’illusion en utilisant quelque méthode, je ne sais, pour aller au-delà. Il s’agit, avec l’en-deçà, c’est-à dire l’ici — il y a ici et là — Ici un observateur sujet et là des objets observés, il y a ici un esprit, moi, il y a là des objets ou en quelque sorte des projections, et il ne s’agit pas que le « moi-je » aille au-delà des projections, mais il s’agit que cet ici que je suis se détende, se lâche, se relâche, soit en relâche ou en vacance.

Cette vacance a une qualité de « wait and see», une qualité de vide. La vacance. Dans le mot «vacance » il y a l’idée de quelque chose qui est vacant. Un poste vacant, c’est un poste vide.

Eh bien, nous laissons le poste de l’observateur avec cette qualité de vacance, vacant. Et ce relâchement de l’observateur, de nous-mêmes, ce lâcher prise est précisément ce qui va permettre le dépassement de nos projections. La solidité de l’ici est proportionnelle à la solidité du là.

La solidité de l’observateur est proportionnelle à la solidité de l’observé.

La solidité de l’en-deçà, ici, est proportionnelle à celle de l’au-delà, là-bas.

Le soutra du coeur- Denys Rinpoché

(Jethro Buck)

ça respire

dans l’ouverture lucide

Ça respire sans qu’il y ait besoin de commander.

C’est lucide sans qu’il y ait besoin de produire la lucidité.

C’est ouvert sans qu’il y ait besoin de produire l’ouverture.

La pratique de la méditation va dans le sens de l’expérience d’un état fondamental qui est naturel, qui n’a pas besoin d’être produit.

Comprendre dans l’expérience – Denys Rinpoché